Il est temps que je fasse les deux plus célèbres attractions de Phnom Penh : le Palais Royal avec la Pagode d'Argent et le Musée des Beaux-Arts. Je pars donc de bon matin car je veux passer par l'extrême est de la ville, car ma carte semble indiquer des parcs au bout du boulevard Sihanouk, sur les rives du fleuve. Grande déception : il s'agit d'un parc d'attraction désert (Dreamland), d'un Institut bouddhique qui semble à l'abandon, du complexe de débauche luxueuse Nagaworld (le Las Vegas de Phnom Penh) et d'une sorte d'île artificielle sur laquelle est construit un centre commercial neuf et gris qui se confond avec les eaux du fleuve...

Le Musée des Beaux-Arts (photo) est un beau bâtiment rougeâtre dans le style traditionnel khmer... et construit par les Français. Il renferme de belles statues de bouddhas et des dieux hindous, mais ne me semble pas mériter les 3 étoiles que lui donne le Guide du Routard. Quelque chose est assez gênant pour mon côté française laïque : dans deux salles, une femme vient nous donner impérieusement une brochette de fleurs à déposer devant Bouddha ou Vishnou, près d'une cébile où des billets s'entassent. D'ailleurs, dans une salle sur deux il y a une femme qui veille avec ses offrandes et une statue à vénérer mais le plus souvent elle ne vient pas voir le touriste qui n'a pas l'air intéressé.

Comme le Palais Royal n'ouvre qu'à 14h, je vais passer les heures les plus pénibles (il fait très chaud aujourd'hui) au Centre Culturel Français. Il y a une exposition d'artistes de toute l'Asie du Sud-Est pour dénoncer le fléau des médicaments contrefaits, et surtout une médiathèque très bien fournie (BD et mangas compris !) - des étudiants cambodgiens travaillent leur français, je devrais m'y rendre plus souvent pour essayer de faire connaissance avec certains !

Enfin, le Palais Royal : bain de foule avec touristes asiatiques comme européens, assez décevant finalement (les bâtiments et leurs jardins offrent des perspectives très photogéniques mais les endroits accessibles sont peu nombreux et le contenu historique/culturel peu important - et les plaques d'argent qui forment le sol de la Pagode d'Argent et qui ne sont couvertes par des tapis sont rafistolées avec du gros scotch...).

On m'avait prévenue que ce n'était pas extraordinaire mais je ne pouvais pas quitter Phnom Penh sans l'avoir fait !