Ce matin, départ en tuku-tuk à 8h30 avec mes colocs Thomas et Julien pour l'embarcadère mystérieux qui doit nous permettre d'aborder sur l'Ile de la Soie, Koh Dach. Après une folle traversée de Phnom Penh puis celle du fleuve sur un ferry branlant, nous voilà sur l'île. Comme les blogs que j'avais consultés à ce sujet parlaient surtout de promenades, nous décidons de suivre la route (très calme) qui doit nous conduire à la pointe nord de l'île et au marché. Les premiers habitants rencontrés essaient de nous dissuader d'aller là-bas en marchant, mais 5 km ne nous font pas peur (en fait c'était sûrement bien plus que ça !).

La route est très agréable, bordée d'une végétation luxuriante où l'on reconnaît bananiers, jacquiers, papayiers et où abondent les arbres à fleurs vivement colorées. Les maisons qui bordent le chemin sont toutes sur pilotis, à la mode khmère traditionnelle. Certaines sont en bois, d'autres en dur. Mais leur allure confirme en tout cas la remarque du guide du Routard comme quoi l'île est relativement prospère. L'île tire son nom du tissage de la soie : en effet, un métier à tisser est installé sous chaque maison, et des jeunes ou des enfants viennent discuter en anglais avec nous pendant plusieurs minutes avant de nous faire comprendre qu'ils voudraient bien qu'on vienne voir comment leur mère tisse la soie et si nous ne voudrions pas acheter quelques pièces. Un jeune garçon nous accompagne même comme guide dans un wat (sanctuaire) dans le cadre de "l'approche préliminaire du touriste" (nous allons voir l'atelier de sa mère avant notre départ de l'île). Mais ce démarchage a été moins fréquent que ce que j'avais pu lire. En revanche, les innombrables gamins de l'île criaient des "hello" hystériques sur notre passage, nous poussant au jeu de "qui criera hello le plus fort" même quand nous étions éloignés de plusieurs dizaines de mètres de distance...

Le marché se révèle pour le moins réduit... mais nous trouvons une gargote dans lequel on nous sert un revigorante (et réshydratante) soupe de nouilles chinoises avec du thé glacé. Puis nous allons sur la "plage touristique" de l'île (un bien grand mot!) où nous louons une paillote près de l'eau et passons les heures les plus chaudes de la journée en regardant les gamins plonger dans l'eau brune du Tonlé Bassac.

Au retour, nous quittons l'île au niveau d'un autre embarcadère... dont le pendant sur la terre ferme se révèle être encore plus loin de Phnom Penh, au bord d'une grande route poussiéreuse où ne passe aucun tuk-tuk vide ! Après avoir attendu en vain le tuk-tuk salutaire (alors que d'habitude nous les fuyons !), nous nous mettons en route tout en faisant du stop sous les regards hilares des Cambodgiens, qui rentrent de leurs escapades dominicales dans des minibus bien remplis. Enfin la chance nous sourit, et un pickup s'arrête pour nous laisser monter à l'arrière ! Et nous rentrons dans Phnom Penh en routards triomphateurs !...